Arts et pandémie
Nous sommes unanimes pour considérer cette période de COVID terrible pour l’humanité. Elle met des vies en danger, fragilise les plus démunis, créé une angoisse collective majeure notamment dans le secteur des arts qui perd tous ses repères. Cette période est violente à bien des égards, mais elle pourrait être le terreau d’une transformation profonde : remettre le sens au centre de nos existences et de nos organisations.
Le psychiatre Viktor Frankl, en sortant des camps en 1946, a écrit sur l’importance du sens comme véritable lieu de résilience. Selon lui la question n’était pas : qu’est-ce que j’ai à attendre de la vie, mais plutôt qu’est-ce que la vie attend de moi? Prendre en considération ce qu’on peut donner plutôt que ce qu’on ne reçoit pas, pour donner un sens. Reporté à une organisation culturelle, cela nous aide à nous poser les bonnes questions :
Que veut-on cultiver ?
De quoi et de qui voulons-nous prendre soin individuellement et collectivement ?
Pourquoi fait-on de l’art vivant? Pourquoi ? Pourquoi ?
Où est notre pouvoir ? Quelle est notre responsabilité ?
Où sont les besoins ?
Qu’est-ce que nous pouvons faire aujourd’hui pour aider?
Utilisons notre créativité et l’intelligence collective des équipes pour répondre à ces questions. Voyons les contraintes comme un moteur d’inventivité. Laissons de côté le passé et le futur qui sont sources d’anxiété. Concentrons-nous sur comment honorer le vivant maintenant. Certainement est-ce la meilleure position à adopter pour renforcer un lien de confiance avec nos communautés et s’inscrire dans un nouveau système.